A la dérive ...
Commen-t
commen-cer... Tu ? viens de me conseiller d'écrire ce que je n'ai pas pu
exprimer, pour pouvoir le mettre devant moi et connaitre ce qui me trouble. Ca
cogite. Je ne sais pas, je ne sais plus...
Ce que je sais, c'est que ---- détail effacés ---- J'ai fais ce rêve ...
Revenons à moi, ca fait longtemps... Que dire? Que je n'aurai pas dû écouter la petite voix enfantine qui m'a dit de tomber dans les escaliers? Elle était persuasive.
En fait, elle ne m'a pas conseillée, ou dirigée. J'étais cette créature
à la voix aigüe, j'étais ce monstre qui pleurait et qui se frappait le visage
en disant qu'il avait peur.
Il avait très peur. J'ignore vraiment de quoi, où
je n'y accorde pas assez d'importance, mais je le sentait innocent. Lorsqu'il
s'est dit qu'il devait avancer et tomber, il avait peur, il a hésité, il a
reculé, il est revenu. Une véritable lutte intestine. Et moi, j'étais
spectateur muet et inconscient. Je ne disais rien, je ne pensais rien. Mais
j'étais là,
à entendre chacun de ses mots, chacunes de ses pensées.
Je le
voyais s'éponger la bouche avec un papier lorsqu'il prononcait le mot
"Chocolat". Je sentais l'envie et la salive monter, pour s'effacer
complétement lorsque le papier absorbait cette meme salive. Je suivais ses
sautes d'humeurs, répétitives, qui le poussaient à affirmer qu'il était gentil
puis à avouer la peur qui le tenaillait.
Je crois qu'avec ses mots simples, il
s'est mieux exprimé que je n'ai jamais pu le faire. Dire "J'ai peur"
-en pleurnichant et en se frappant le front avec le dos de la main- ou
"Je
suis gentil" -en souriant-. Non.
On m'a appris en grandissant qu'exprimer
ses émotions de manière aussi franche n'était pas une bonne chose. Ce n'était
pas "pudique" je suppose, où c'était sans doute
"un signe de
faiblesse". Mais au fond de moi, j'ai toujours espéré pouvoir le faire
comme ça.
J'ai perdu les pédales. Je ne sais plus ce que je pensais un peu avant, mais je
sais que cette situation est née d'un conflit en moi, je me posais des
questions déchirantes sans trouver de réponses satisfaisantes... Je ne veux pas
vivre dans un monde que je ne comprends pas. Je voulais me reposer, et ce Naé à
pris le relais pour moi.
Oui, il s'appelait Naé, mais je n'y accorde que peu
d'importance, vu que c'est le nom d'un personnage d'un livre que je garde en ce
moment comme livre de chevet.
Il a dit qu'il savait comment me soulager du
poids qu'il y avait dans ma tête, il a dit qu'il savait comment on me
permettrait de me reposer, il a dit... que si je tombais comme ça, on arrêterai
de croire que tout va bien pour moi. . Comment savoir? Que savoir? J'alterne
obsessions et dépressions. Enthousiasme actif et mélancolie paresseuse.
Que
faire, que dire? Ce mouvement de balançoire me torture assurément. Je m'endors
en plein projet, ou me réveille alors que je me laissais mourir. Ni l'un, ni
l'autre.
Je ne peux pas avancer, je ne peux pas m'arrêter. Alors je tourne en
rond et me plait à envier certaines choses. Puis tout retombe, mon sourire
avec. Ma folie, c'est de ne pas pouvoir vivre dans un monde qui puisse chaque
jour m'émerveiller. C'est enfantile
C'est stupide. C'est fou. Je connais les
lois de ce monde et aspire à les tordre. Je veux vivre une aventure comme on en
trouve que dans les fictions.
Je veux vivre celà, car sinon j'ai l'impression de
disparaitre. Mais rien ne marche.
J'ai lu qu'il suffisait d'y croire
suffisement fort, mais rien n'y fait. J'ai essayé d'insulter ou de prier toute
force qui nous transcendrait, rien n'y fut. Pas de réponse. Mes cris, les seuls
que je lance, ceux qui viennent du plus profond de mon coeur et ne sortent
jamais par ma gorge, restent sans réponse. Et je souffre. Et je regarde la vie
à travers les yeux d'un passant, car il n'y a rien qui me plaise ici. Rien qui
soit suffisement fort pour m'attacher à la vie. J'ai l'impression d'être une
espece de zombie : ni vivant, ni mort. Condamner aux souffrances éternelles. Se
pourrait-il que je sois dans cet enfer en lequel croient les chrétiens?
Se
pourrait-il que je sois mort sans m'en rendre compte, et que je subis la souffrance
de cette semi-existence. Je me sens prisonnier - prisionnier aussi d'une
liberté qui m'emprisonne- Mais je ne pense pas que ce soit aussi simple. C'est
pire. Je suis bien en chair, mais rien ne se passe. Je me surprends parfois à
espérer être en temps de guerre. Que les choses prennent un peu de valeur.
Qu'elles reprennent un sens... S'engager dans une cause, se battre pour un but.
Ca se fait, même ici et maintenant, mais ca ne représente rien. Ce n'est que
classé dans la catégorie "hobbies" du cv.Je veux pouvoir
m'abandonner pour une cause ou alors vivre comme bon me semble. Je veux
enflammer par mon simple regard ou blesser par une seule pensée. Je veux que
mes rêves deviennent réalité. Je veux me surprendre dans l'illusion.
Je veux
que ma voix cesse de résonner dans ma tête pour enfin atteindre une oreille
tendue. Je me sens faible, vide..
Si ca n'a aucune valeur, à quoi bon agir? à
quoi bon faire quoi que ce soit? S'il est égal de travailler si dur, pourquoi
le faire?
Instinct de survie, j'ai envie de courir. J'ai envie de mordre, de grogner.
J'ai envie de détruire ces chiffres, ces lettres et ces calculs compliqués. A
quoi bon? Vivre pour calculer? Bien sur, l'optimiste dira qu'on ne vit pas pour
ca. Que ce n'est pas le but, mais le moyen. Qu'importe. Calculer pour vivre
est-il plus valeureux? Je suis fatigué...
Je veux que de ma main sortent des gerbes d'étincelles. Je veux flotter dans
l'air comme un poisson dans l'eau. Je veux m'émerveiller. Est-ce trop demander?
Il semblerait que oui... Dommage...
Cela
fait si longtemps que nous ne nous sommes plus vus ...et l'idée de se revoir ?
... A redécouvrir les faces cachées qui nous liaient autrefois. C'est vrai que
les images du passé rejaillissent aussi au creux de ma mémoire. Comme si le
voyage était au dehors du temps et de toute les contingences matérielle. Les
souvenirs s'éffilochent les uns après les autres ... et le rêve nous emballe
vers un ailleurs indescriptible qui discute en cachette avec le fond de l'être
...